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Si les instruments mis à contribution dans ce programme sont de simples jumeaux (deux pianos de concert), les interprètes paraissent plutôt du type siamois. En tout point fusionnelle (phrasé, timbre, intensité), leur prestation ne s’effectue pas pour autant dans le renoncement à l’empreinte personnelle. La souplesse féline de Wilhem Latchoumia et la plasticité sculpturale de Vanessa Wagner s’associent idéalement pour servir une lecture non conformiste des œuvres. Au bénéfice d’Erik Satie, pour ouvrir l’album avec une Manière de commencement jazzy puis clownesque, et, pour le refermer, avec une Première gymnopédie qui n’en finit pas de prendre congé. Entre ces deux miniatures, quelques pages d’importance sont restituées avec des choix forts. Synonymes de succès vertigineux pour La Valse, tantôt immatérielle, tantôt fracassante, de Maurice Ravel, et de relative frustration pour La Mer, de Claude Debussy, qui ne saurait se passer de l’orchestre. Pierre Gervasoni
La Dolce Volta/Outhere Music.
Encore trop peu connu en France, le violoniste italien d’origine allemande naturalisé américain Augustin Hadelich est un artiste majeur, dont le fort tempérament se singularise par un choix peu conventionnel du répertoire. En témoigne cet album en hommage à la musique américaine, qui balaie un champ très large de figures et de styles musicaux. Du romantisme d’Amy Beach à l’avant-gardisme d’un Charles Ives, en passant par le minimalisme de John Adams, sans oublier Leonard Bernstein et Aaron Copland, mais aussi des pièces issues de musiques plus populaires. Tour à tour sensuel, émouvant, joueur, exalté, joyeux, le violoniste, dont la technique spectaculaire est à l’aise dans tous les modes de jeu (blues, jazz, swing), se révèle un rythmicien de première force, donnant à cette électrisante balade en terre américaine (que ce soit en soliste ou magistralement accompagné au piano par Orion Weiss) de véritables lettres de noblesse. Marie-Aude Roux
Warner Classics.
Révélée au milieu des années 2010 parmi les artistes mis sous l’appellation « nouvelle scène britannique du jazz », la saxophoniste ténor et compositrice Nubya Garcia avait attiré plus nettement l’attention avec son album Source en 2020. La voici avec Odyssey, superbe recueil de douze compositions, avec, outre des musiciens qui l’accompagnent régulièrement – le claviériste Joe Armon-Jones, la trompettiste Sheila Maurice-Grey, la tromboniste Rosie Turton, le bassiste Daniel Casimir et le batteur Sam Jones –, un ensemble de cordes. Lequel apporte, grâce à de fins arrangements de Nubya Garcia, de l’ampleur en évitant de n’être que du surlignage, une atmosphère parfois rêveuse (Odyssey, Clarity…). En soliste, Nubya Garcia fait entendre une sonorité pleine, mettant en avant le lyrisme, par le coulé du jeu, une forme de spiritualité musicale. Indéniablement l’un des grands disques de la rentrée automnale du jazz européen. Sylvain Siclier
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